Message laissé
le 03/08/18 à 10:31
En 2015 est sorti le jeu Life is Strange. Grâce à un scénario émouvant et des personnages charismatiques, il a obtenu un succès inattendu, mais pas moins mérité. Alors qu'un Life is Strange 2 était annoncé, les développeurs ont sorti Life is Strange, Before the Storm, une préquelle de trois chapitres ainsi qu'un chapitre bonus supplémentaire. Est-ce que l'exploit du premier jeu a été réitéré ou était-ce déjà l'épisode de trop ?
Sorti sur Ps4, Xbox1 et PC, le jeu se déroule trois ans avant les événements de Life is Strange.
Chloé Price vit très mal son adolescence. Son père est mort d'un accident de voiture deux ans avant, sa meilleure amie a déménagé une semaine plus tard, elle est une élève turbulente et rebelle au collège Blackwell, la situation familiale est précaire et sa mère fréquente avec un type que l'adolescente méprise grandement. Bref, elle a l'impression que le monde entier est contre elle.
Durant une sortie nocturne pour assister à un groupe de métal, elle va tomber sur une camarade de classe : Rachel Amber, l'élève modère de Blackwell. A ce moment-là, elles vont vivre une aventure qui va peut-être être bénéfique pour les deux jeunes filles.
Parlons rapidement de la forme. LIS BTS ressemble énormément à son ainé graphiquement. Les graphismes sont sympas, mais loin d'être exemplaires. On ne peut pas nier qu'ils ont pourtant un charme. Côté musique et bruitage, le jeu s'en sort nettement. Les doublages sont très bons et les musiques sont de bonne qualité elles aussi. D'ailleurs, il y a beaucoup de styles musicaux différents. On a, par exemple, du métal avec le groupe au début du jeu, mais aussi du funk-rock donnant un côté « aigre-doux » à la scène.
Quant au gameplay, il change déjà un peu plus. Dans les bases, on y retrouve sensiblement la même chose. Chloé peut se déplacer dans une zone et examiner différents objets ou parler avec les gens. Durant les dialogues, vous choisissez parmi plusieurs répliques. Evidemment, il faut des fois examiner un certain objet pour débloquer un certain sujet de discussion avec un personnage. Contrairement à Max, Chloé ne peut cependant pas contrôler le temps. A la place, elle possède un sens de la répartie. A certains moments dans le jeu, vous pouvez déclencher une sorte de joute. Il faudra bien écouter ce que votre adversaire dit et y rebondir pour gagner un point. Si votre réplique n'est pas pertinente, c'est votre interlocuteur qui gagne un point. Il faut aussi savoir que le nombre de points a accumulé change selon le contexte et la personne en face de vous. Pour le videur, vous devez échouer quatre fois pour perdre alors que pour le directeur de Blackwell, un seul échec suffit pour perdre la joute. Dans les quêtes secondaires, à la place des photos de Max, Chloé peut taguer à certains endroits.
Malheureusement, LIS BTS a plus de défauts que son grand frère. Pour commencer, l'absence du pouvoir temporaire oblige à rendre le jeu plus facile. S'il n'y avait pas de Game Over à proprement parlé dans le premier jeu, Max devait obligatoirement remonter le temps car elle était arrivée à une impasse. Comme on ne peut plus utiliser cette mécanique de gameplay ici, Chloé réussira à atteindre la fin du jeu quoiqu'il arrive. Cela signifie que je peux rater toutes les joutes du jeu, la fin ne me sera jamais interdite.
Ce défaut est étroitement lié à un autre : les choix. Dans le premier jeu, certains choix avaient une conséquence cruciale sur la suite de l'histoire. Si certains étaient anecdotiques, elles étaient le plus souvent pertinentes et pouvaient modifier le comportement de certains personnages envers vous. Ici, je n'ai jamais eu l'impression que les choix étaient si importants que ça. Certes, la dernière du premier chapitre était vitale pour la relation entre Rachel et Chloé et celle du dernier chapitre, bien qu'inutile, était très intéressante d'un point de vue philosophique. En dehors de ça, je n'ai pas vraiment ressenti ce dilemme du premier jeu.
Et pourtant, si LIS BTS a des défauts, il a su garder les plus grandes qualités du premier. Pour commencer, l'univers est toujours autant soigné. Ceux qui voudront finir le jeu rapidement ne le verront pas, mais il faut prendre le temps d'examiner les lettres et autres détails pour s'en rendre compte. Le monde évolue par vos actions, mais aussi sans vous. Par exemple, Chloé avait fait un cendrier (moche) quand elle était petite pour son père. Si vous prenez le temps d'y jeter un œil, vous verrez les clés du nouveau petit-ami de la mère de Chloé. De même, Chloé se trimballe toujours avec un portable et son journal, rajoutant une couche de réalisme. De plus, Chloé a d'autres amis que Max. Par exemple, Warren est uniquement cité ici alors qu'il était un personnage plus important dans le premier. A l'inverse, certains personnages ne sont présents que dans ce jeu-ci.
Une autre qualité est le soin à l'écriture des personnages. Chloé est à l'antipode de Max. Là où la jeune photographe était timide, introvertie et un peu idéaliste par moments, on a ici une rebelle endeuillée, colérique et pessimiste. Dans ce jeu, on voit plus facilement ses souffrances. Elle ne s'est pas remise de la mort de son père et elle a l'impression que tout le monde l'abandonne. Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'elle parle à une Max imaginaire dans son journal, de quoi montrer à la fois son amitié envers elle et sa colère d'être partie.
Rachel, elle aussi, est bien traitée. Absente pendant la très grande majorité du premier jeu (et encore), on n'a jamais réussi à se faire une idée précise d'elle. Tout au plus, on se basait sur les discours personnels et contradictoires des autres personnages pour tenter de déterminer quel genre de personne elle était. Chose incroyable, Rachel est un personnage complexe : élève modèle et rebelle, gentille mais cruelle,… On n'arrive pas à la définir simplement et c'est cela qui rend le personnage intéressant, de même que sa relation avec Chloé.
Une autre qualité est la mise en scène. A certains moments, elle devient originale : parfois simpliste, mais toujours puissante. Par exemple, au début du premier chapitre, on peut faire une partie de Donjons & Dragons. Il y a un moment où la maîtresse du donjon raconte que le boss se rapproche de vous. A ce moment-là, la manette se met à trembler pour simuler les pas alors que la caméra fixe la figurine immobile. Ici, c'est juste pour un petit délire, mais les développeurs ont très bien mis en scène les moments émotionnels. D'ailleurs, la scène qui se déroule après les crédits glacera le sang de tous ceux qui ont joué au premier jeu. Je vous le garantis.
Un rapide avis sur le chapitre bonus : Adieux. On y joue une Max Caufield de treize ans et elle est en train de passer sa dernière journée avec Chloé. Elle doit d'ailleurs lui annoncer qu'elle déménage dans une semaine. Entretemps, Chloé tombe sur une vieille carte de trésor et elle décide de le déterrer avec l'aide de Max. Cet épisode permet de voir l'amitié entre les deux filles à travers leurs jeux et leur souvenir. Un épisode très innocent et bon enfant qui doit se terminer par des séparations déchirantes.
En résumé, Life is Strange, Before the Storm est un très bon supplément pour ceux qui ont apprécié le premier jeu. On en découvre un peu plus sur Chloé et Rachel et l'univers et les personnages tant appréciés sont toujours présents. En revanche, ceux qui n'ont pas aimé le premier jeu n'aimeront pas celui-ci. De même, je conseillerai d'avoir déjà joué au premier avant de vous attaquer à la préquelle.
+ Retrouver Arcadia Bay et son univers
+ Musique au top
+ L'écriture des personnages
+ Surtout Chloé et Rachel
+ Les petits détails qui rendent l'univers vivant
+ De très bonnes mises en scène
+ La joute, une bonne idée...
- …mais inutile dans le fond
- Pas de choix vraiment cruciaux
- Il faut mieux avoir d'abord joué au premier avant
Message édité 3 fois. Dernière édition par Mr. Paradox le 03/08/18 à 10:34.
- - - - - - - - - -
Message laissé
le 11/08/18 à 15:02
L'idée d'accorder un autre épisode à cet univers est un point forcément appréciable pour les très nombreux joueurs qui l'avaient apprécié. Ce n'était pas (du tout) mon cas. Je ne saurai même pas trop dire pourquoi mais je n'avais ni accroché aux personnages (surtout ça) ni même au concept. A la base, les failles dans l'espace temps avec tout le bazar que cela va engendrer, c'est quand même quelque chose que j'apprécie... En film ! En jeu vidéo, ça coince. Pas plus d'affinité que ça avec le machin. Bizarre ! Pourtant on retrouve les mêmes mécaniques, les mêmes invraisemblances, les mêmes twists parfois géniaux qui vous retournent la face. Je m'étais également frotté au Quantum Break de la Xbox mais pareil, même blocage !
L'exception est Virtue's Last Reward mais ce n'est qu'à la fin que tu réalises qu'il a un truc avec le temps.
Merci pour cet article !
- - - - - - - - - -
Guide d'utilisation du forum
Comment créer son blog ?
Comment poster une image ?
Comment utiliser la balise "quote" ?
Mémo : Faire un nouveau
gif pour faire rire
Moussaka
Faire une chanson pour
Freytaw
Message laissé
le 11/08/18 à 17:46
C'est toujours le même problème avec les jeux qui misent sur leur scénario, leur univers et les personnages. Même si c'est bien fait objectivement, ce sera le ressenti du joueur qui aura le dernier mot.
J'ai le même cas avec Metal Gear Solid 4/5. J'ai trouvé la majorité des cinématiques lourdingues dans le 4 et je n'ai pas du tout accroché au 5. Comme quoi, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.
- - - - - - - - - -
